Une société dans le tourbillon
Où est-ce que l'Egypte se dirige? Une question étonnante… En fait, les Egyptiens, ou la plupart d'entre eux, éprouvent une vive frustration deux ans après la révolution du 25 janvier 2011. Pourquoi? Ceci est attribué à la décadence du respect des libertés, la régression de la réalisation de la démocratie escomptée. Encore pire… la situation économique en Egypte se trouve dans une phase critique suite à l'instabilité politique continue et la recrudescence de la désobéissance civile dans un grand nombre de provinces d'Egypte. Les données indiquent un arrêt de la production, la fermeture de 4550 usines, la hausse du taux de chômage, la hausse du déficit budgétaire public, l'augmentation du taux de la pauvreté, la recrudescence du crime dans la société égyptienne. Les conjonctures sociétales ont affecté la structure économique. Par conséquent, nous avons perdu 320 milliards de livres (environ 46 milliards de dollars). Plus de 900.000 ouvriers ont été licenciés, 85 % des réservations touristiques ont été annulées pour 2013 et les investissements étrangers ont baissé.
Parmi les phénomènes horribles que nous constatons dans le contexte égyptien figurent les tentatives sérieuses de marginaliser la femme et de la faire retourner à l'ère du harem. Pourtant, la femme est la mère, la martyre et la dirigeante qui a montré ses mérites dans les différents postes qu'elle a occupés. La violence contre la femme a pris de nombreuses formes, comme le harcèlement, l'excision, la traite humaine et le mariage des mineures (82 % des femmes sont exposées à la violence sociétale et 54 % à la violence familiale). Sans compter que des centaines de filles font l'objet de traite humaine avec des contrats de mariage officiels.
Malheureusement, aucune place en Egypte n'est exempte des incidents de vandalisme, de vols à main armée, de violence, de meurtre, et de rapt en réclamant une rançon. Le langage de la force et des armes a remplacé celui du dialogue et de l'entente avec raisonnement et logique ou en adoptant les moyens légaux pour résoudre les problèmes et conflits. Les phénomènes de vandalisme et les capacités criminelles sont devenus le seul moyen pour résoudre les problèmes. Le prestige de l'Etat est perdu. Le chaos sécuritaire s'est répandu. Les criminels croient être au-dessus de la loi et continuent à imposer leurs conditions…
La sécurité et l'économie sont deux éléments fondamentaux pour la stabilité de la société et soutenir le progrès et le développement. Pourquoi donc vivons-nous dans ce chaos depuis la révolte? Sans aucun doute, il n'y a ni stabilité de la structure politique ni respect de la liberté, du pain et de la justice sociale… slogans scandés par les jeunes de la révolution. Résultat inévitable: climat obscur dans lequel nous vivons actuellement.
Comment pourrions-nous parvenir à la stabilité? Il faut parvenir au respect du dialogue et des divergences. La force qui domine actuellement la scène politique dans notre chère Egypte est une faction unique qui n'est pas acceptée par tous. La sécurité et la stabilité exigent l'entente et l'accord sur des solutions constructives pour l'intérêt de la patrie, et non celui d'une seule partie qui impose sa vision par la force et la tromperie. Il n'est pas dans l'intérêt de la patrie de faire un amalgame de religion et politique. Les deux ne peuvent s'accorder pour assurer la stabilité de la société. Pour gérer les affaires civiles, il ne faut pas faire cet amalgame, sinon on ne pourra faire face aux problèmes avec raisonnement, analyse et acceptation du point de vue correct. Cessons donc de revêtir la forme confessionnelle pour accomplir les ambitions, les espoirs et la stabilité de la patrie.
Magdy Garas
Février 2013