Le conflit des rêves

Dernièrement, je suis parti à l'étranger pour une période limitée. Bien que je parte tous les ans plusieurs fois, cette fois-ci j'ai eu de nombreux rêves, peut être pour apaiser ma révolte intérieure. Dans mon pays, je ne peux pas m'exprimer ou dialoguer sur ces questions. Ceci m'a poussé à un dialogue dynamique en toute liberté, sans contrôle policier, politique ou religieux. Le rêve m'a fait sentir ma liberté et que nous pouvons méditer, analyser et critiquer sans crainte ni terreur.

J'ai traité avec une expérience dans un monde avancé. Dans le rêve, j'ai vécu un conflit: la comparaison entre mon existence dans un contexte irréaliste, un contexte qui progresse avec précision dans les aspects de la vie, l'harmonie naturelle, le respect, la moralité dans les relations, on ne sent pas l'anxiété ou la crainte en marchant de jour ou de nuit. Une vie organisée, une discipline et l'intégration dans le travail, la facilité d'obtenir ses propres besoins. Le rêve m'a amené à faire une comparaison avec la situation instable que nous vivons en Egypte depuis le déclenchement de ce que nous prétendons être une révolution qui nous a déplacés d'une ère à une autre, et non pas d'une réalité à un espoir. Ce que nous vivons actuellement en Egypte est une ambiance qui pousse l'être humain à la tension, l'instabilité, la tentative de fuir, d'émigrer, et de rechercher l'espoir dans les pays d'émigration. Tout est possible dans le rêve, et surtout qu'il n'y a pas de chaînes, d'extrémisme, de pensée frustrante, de retour à l'obscurantisme, d'amalgame de religion et de politique, d'hystérique fondamentalisme, d'imposition de restrictions dans la tenue vestimentaire, les arts, les mariages et les deuils.

Mon rêve m'a conduit au phénomène des forces civiles qui avaient un rôle influent et central dans le mouvement arabe et le volcan du changement en Egypte. Dès que nous nous sommes débarrassés du régime qui a supprimé les libertés et a tout monopolisé dans l'entité de l'Etat, le régime a fait face au mouvement de l'islam politique prêt à bondir et saisir l'occasion historique pour parvenir aux sommets de l'influence et du pouvoir. En réalité, dans ce climat sombre, nous avançons vers davantage de restriction des libertés, tantôt au nom d'une idéologie globale et tantôt au nom de mesures préventives pour édifier l'Etat et la société, ou encore sous l'influence du pouvoir, la force et l'argent. Si l'état de régression de la marche nationale continue de la sorte, nous allons tomber dans une fosse profonde d'oppression des libertés et de la dignité, de la gestion saine et de la vie honorable.

Le rêve m'a attiré à la campagne ambitieuse conduite par le groupe national des politiques et de la culture en Egypte, visant à sensibiliser les citoyens à leurs droits culturels, faire une mobilisation populaire pour établir une nouvelle politique culturelle pour l'Egypte servant la société et adoptant les valeurs de la créativité, la liberté et le savoir. Les divers courants intellectuels et culturels et les activistes dans le travail culturel prennent part à cette action. La campagne œuvre à affirmer la culture comme partie de la vie quotidienne de tout Egyptien et outil d'expression de soi, de l'identité, et la libération de la pensée bornée, du fanatisme et de la confusion.

Parmi les sujets soulevés par mon doux rêve dans mon profond rêve figurait le phénomène de l'émigration à l'étranger par n'importe quel moyen lors du déclenchement de la révolution du 25 janvier 2011. Les jeunes ont levé le slogan "pain, liberté et justice sociale". Ils ont découvert ensuite que la situation en Egypte est une étape transitoire ombrageuse suite à la montée de l'islam politique et des groupes extrémistes. Dans mon rêve, j'ai rencontré un jeune homme et je lui ai dit: "Je sens aujourd'hui qu'un régime étranger nous gouverne et des personnes étrangères nous rédigent notre constitution et nous apparaissent à travers les écrans de la télévision. Ils nous accusent tantôt d'apostasie et d'athéisme et tantôt d'allégeance à l'occident, au point que je me sens comme un visiteur dans mon pays…

Le rêve m'a attiré au récent rapport de l'ONU qui indique que l'Egypte est actuellement une source, un point de passage et un débouché pour la traite humaine, la prostitution, l'esclavage et l'abus des enfants dans des actes indécents, devenant même l'objet du trafic des organes humains, bien que l'Egypte ait signé toutes les conventions internationales des Nations unies pénalisant ces actes.

Le motif de ces actes inhumains et illégaux est la situation économique, le manque de sensibilisation et d'éducation depuis le bas âge, bien que certains politiciens égyptiens se vantent que nous sommes le pays de la science et de la foi…

Où est donc la science et où est la foi? Il y a un fossé entre ce que nous disons et ce que nous vivons…

Le rêve m'a aussi rappelé le système des courants extrémistes dans la société égyptienne et des exemples concrets ont surgi suscitant l'étonnement et la répugnance dus aux pratiques de groupes prétendant la religiosité et la protection de la vérité. Parmi les questions regrettables dont j'ai rêvé figure celle du rapt d'une fille chrétienne à Dabaa, Marsa Matrouh, prétendant qu'elle s'était convertie et mariée, alors qu'elle est âgée de 14 ans, ce qui s'oppose à la loi…

La seconde question: une ONG à Minia dénommée "main dans la main" a organisé un concert sous la supervision du gouverneur, comprenant des chants patriotiques et soufis et des cantiques coptes. L'assistance s'est révoltée et a dit que la musique est un péché. Les organes de sécurité se sont pliés face à ces extrémistes et le concert a été annulé…

La troisième question: un dimanche, les habitants du village de Ezbet Marco, Béni Soueif, ont attaqué les habitants des villages voisins venus prier dans son église. Les extrémistes ont prétendu que la venue de ces invités de l'extérieur de leur village gênait ses habitants.

Malheureusement, nous faisons face à un obscurantisme qui déforme l'identité égyptienne. Travaillons ensemble et luttons de toutes nos forces pour sortir sains et saufs de ce tunnel sombre.

Conclusion:

La vie biologique de l'être humain est soumise à des évolutions périodiques particulières, dont la plus importante est la continuité de l'état d'éveil et de sommeil. Le sommeil dure environ un tiers de la vie humaine. Le niveau du mouvement motile et mental se réduit sensiblement au cours du sommeil, mais il n'est pas supprimé.

L'activité mentale pendant le sommeil n'est pas totalement abolie. S'il y a certains centres nerveux défensifs dans un cas semblable à celui de la profonde hypnose, d'autres fonctionnent et poursuivent leur activité, mais d'une manière intermittente. Les facteurs d'alarme extérieurs ou organiques intérieurs suscitent des images mentales vues par celui qui dort, connues comme rêves.

Le rêve est toujours une satisfaction d'un désir réprimé. L'homme a de nombreux désirs réprimés prenant le rêve comme moyen illusoire pour les satisfaire, car il ne trouve pas dans la réalité ce qui les satisfait directement. Un proverbe populaire dit: "L'affamé rêve du marché du pain"…

Magdy Garas

Novembre 2012