On l’avait dit en son temps : il y a désormais un avant et un après 9 mars 2011. Ce jour là, un discours royal avait donné naissance à un nouveau Maroc. En effet, en dépit d’une conjoncture régionale des plus difficiles, les Marocains les plus optimistes ne s’attendaient pas à cette révolution royale. Le souverain venait de donner une autre âme à la Constitution marocaine. Un chef de gouvernement doté de larges prérogatives, le rôle de l’opposition enfin reconsidéré, une régionalisation avancée, une justice élevée au rang d’un pouvoir indépendant et toutes les garanties d’une bonne gouvernance. Il y a un an, Les Échos quotidien titrait «Majesté, merci». Aujourd’hui, nous ferons en toute objectivité le bilan d’une année folle... folle. De prime abord, il y a lieu de reconnaître la transparence du processus électoral qui a porté le PJD de l’opposition au pouvoir, la clairvoyance de la nomination, par le roi, du leader du parti de la lampe au poste de chef de gouvernement et l’accueil favorable de ce tournant par l’écrasante majorité des Marocains. Cependant, il y a lieu de constater certains dysfonctionnements, voire omissions et non des moindres. Faut-il oublier, par exemple, que le socle du discours royal et l’âme de la Constitution n’est autre que la régionalisation avancée ? Où en est ce projet phare, qui devrait chambouler la destinée du Maroc à l’horizon 2020? Pourquoi le cabinet Benkirane ne s’estil pas encore prononcé sur ce méga projet ? En tout cas, s’il est encore trop tôt pour avoir une appréciation objective sur le rendu du gouvernement, ce dernier gagnerait à mettre l’âme du 9 mars au centre de sa démarche. En d’autres termes, Benkirane devrait être à la fois décisif, cohérent et ferme.
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