Le Maroc (en arabe: المغرب al-Maghrib, en berbère: ⵍⵎⴰⵖⵔⵉⴱ Lmɣrib) officiellement Royaume du Maroc est un pays arabe faisant partie de l'Afrique du Nord. Géographiquement, le Maroc est caractérisé par des zones montagneuse et désertique. Il est l'un des seuls pays (avec l'Espagne et la France) à comporter des rives sur la Mer Méditerranée d'un côté et l'océan Atlantiquede l'autre. Le Maroc a une population de plus de 33 millions d'habitants et une superficie de 446 550 km². Sa capitale est Rabat, et la plus grande ville est Casablanca. Sa culture est arabe, berbère, africaine avec des influences européennes.

Les Marocains sont en majorité de culture arabe ou berbère et de confession musulmane. Le Maroc fait partie de l'Organisation des Nations unies, de la Ligue arabe, de l'Union du Maghreb arabe, de l'Organisation de la coopération islamique, du Groupe des 77 et de l'Union pour la Méditerranée.

Régime politique

Le Maroc a pour régime politique une monarchie constitutionnelle dont le souverain actuel est le roi Mohammed VI, de la dynastie alaouite, établie depuis 1666 et l'une des plus anciennes du monde contemporain. Le Maroc est membre de l'Organisation des Nations unies, de la Ligue arabe, de l'Union du Maghreb arabe, de la Francophonie, de l'Organisation de la coopération islamique, du Groupe des 77, de l'Union pour la Méditerranée, et de la Communauté des États sahélo-sahariens.

Le Maroc est le seul pays africain à ne pas faire partie de l'Union africaine, mais peut bénéficier des services de cette organisation tels que les services de la banque africaine de développement. En 1987, le Maroc a tenté, sans succès, d'adhérer à la CEE, et s'est vu octroyer en 2008 un « statut avancé » auprès de l'UE9. Le 15 mai 2009, il a rejoint leCentre Nord-Sud du Conseil de l'Europe10. En juin 2004, le Maroc est désigné en tant qu'allié majeur hors-OTAN par les États-Unis11.

Selon l'historien Bernard Lugan, c'est entre autres l'attrait des richesses provenant du commerce du Sud (Sahara) vers le Nord (l'Occident) qui va attirer les convoitises de diverses tribus avec pour ville carrefour Marrakech qui deviendra naturellement la capitale de diverses dynasties, en particulier celles venant du Sud (AlmoravidesAlmohades,Saadiens) ; toute l'histoire du Maroc (des Idrissides aux Alaouites) est ainsi marquée par le commerce des richesses du Sud vers le Nord. L'histoire et l'origine du Maroc furent, sont et seront marquées par le lien avec le Sahara12.

Toponymie

Caravane saharienne au sud du Maroc.

Le nom arabe al-Maghrib (en arabe: المغرب) signifie «l'Occident», bien qu'il se disent en arabe "al-Gharb", الغرب. Pour les références historiques, les historiens et les géographes arabes médiévaux parfois appelés le Maroc "al-Maghrib al-Aqsa" (en arabe: المغرب الأقصى, qui signifie « La plus éloignée de l'Ouest ») pour la distinguer de régions historiques voisin appelé "al-Maghrib al-Awsat" (en arabe: المغرب الأوسط, ce qui signifie "Le Moyen-Ouest") et al-Maghrib al-Adna (en arabe: المغرب الأدنى, qui signifie "L'Occident le plus proche"). Le nomanglais « Maroc » provient, respectivement, les noms espagnols et portugais "Marruecos" et "Marrocos". Ceux-ci, à son tour, proviennent de "Marrakech", la médiévale latine nom pour l'ex-almoravide et almohade capital. Le nom "Marrakech" reste le nom que donne lespersan au Maroc. En Turquie, le Maroc est connu comme "Fas", un nom dérivé de son ancienne capitale Fès. Le mot "Marrakech" est issu du berbère lmṛṛuk (ⵍⵎⵕⵕⵓⴽ, "Amur n'wakuc" en tifinagh) qui signifie "Terre de Dieu".

Village typique du Haut Atlas.Tamraght Plage.Carte de la Maurétanie et de la Numidie.

Le nom français Maroc dérive quant à lui de la prononciation portugaise de Marrakech, Marrocos, ville du centre du pays fondée en 1062 et qui fut la capitale de trois dynasties (celle desAlmoravides, des Almohades et des Saadiens). De cette prononciation dérivent également Marruecos (en espagnol), Marocko (ensuédois), Morocco (en anglais), et Marokko (en allemandnorvégien et néerlandais), les Persans l’appelant eux Marakech. Les Turcsl’appellent Fas qui vient du nom de l’ancienne capitale du Maroc sous les dynasties mérinidewattasside et alaouite (avant 1912), Fès. Dans l’Antiquité, les Grecs appelaient les habitants de la région les Maurusiens. À partir de cette appellation, la région composée du Maroc et de l'Algérie occidentale fut connue sous le nom de Maurétanie (à ne pas confondre avec la Mauritanie). La région fut par la suite divisée en deux Maurétanies provinces par les Romains : la Maurétanie Tingitane avec Volubilis pour capitale (ancienne cité berbère d'Oulil) et la Maurétanie Césarienne avec Cesarea (Tipaza) pour capitale (centre et ouest de l'Algérie). Le Maroc était le pays où les Grecs anciens situaient le mythique jardin des Hespérides.

Le Maroc était connu sous le nom de Royaume de Marrakech sous les trois dynasties qui avaient cette ville comme capitale, puis sous le nom de Royaume de Fès sous les dynasties qui résidaient à Fès. Sous la dynastie des Alaouites, le Maroc était également appelé Empire chérifien. Cette appellation, très utilisée avant 1956, l'est restée de nos jours en référence au souverain alaouite, descendant du prophète de l'islam Mahomet, qualifié de « cherif » c'est-à-dire noble. Auxixe siècle, les cartographes européens mentionnaient toujours un « Royaume de Maroc » en en indiquant l'ancienne capitale « Maroc » (pour Marrakech). À l'indépendance, le pays prit le nom officiel de Royaume du Maroc et le sultan Mohamed ben Youssef en devint le roi sous le nom deMohamed V.

Histoire

Article détaillé : Histoire du Maroc.

Préhistoire et protohistoire

Les premières traces d'une présence d'hominidés sur le territoire marocain datent d'environ 700 000 ans. De cette période dite acheuléenne, on a retrouvé un certain nombre d'outils, notamment dans la plaine de la Chaouïa et plus précisément à proximité immédiate de l'agglomération casablancaise. Outre l'outillage, on a découvert un certain nombre de fragments humains notamment dans les carrières Thomas, près de Casablanca (mandibules, maxillaires et fragments crâniens d'Homo erectus)13. De l'époquemoustérienne (120 000 à 40 000 ans BP), le site le plus explicite est celui de Jbel Irhoud situé à mi-chemin entre les villes de Marrakech et de Safi et où ont été découverts deux crânes d'hominidés, des outils associés à l'industrie levalloiso-moustérienne ainsi que d'importants restes d'animaux aujourd'hui disparus.

Extension de la culture ibéromaurisienne

L'époque atérienne (60 à 40 000 ans BP14) a apporté son lot d'outils pédonculés retrouvés dans de nombreuses grottes situées sur le littoral atlantique (Dar Soltane 2)15. Néanmoins cette période a surtout été marquée par de profonds bouleversements climatiques ayant entrainé une désertification sans précédent du territoire marocain ainsi que la raréfaction voire la disparition d'un grand nombre d'espèces animales et végétales. Cette dynamique a cependant été contrecarrée par le rempart naturel que constituent les chaînes de l'Atlas et duRif, que ce soit au Maroc ou dans le reste du Maghreb.

L'arrivée d' Homo sapiens au Maghreb avant l'Épipaléolithique a été démontrée puisque les industries atériennes ne sont pas l'œuvre de l'homme de Néandertal, dont l'aire de répartition est exclusivement eurasiatique, mais bel et bien d'Homo sapiens présentant des caractéristiques archaïques.

Il y a environ 21 000 ans, la civilisation ibéromaurusienne voit le jour. Elle se caractérise par des rites funéraires plutôt évolués et par un raffinement de l'outillage utilisé. Néanmoins, il n'est pas encore question d'agriculture. La grotte de Taforalt dans la région d'Oujda correspond au plus grand gisement de l'époque. Cette civilisation se maintient et se répand sur l'ensemble du Maghreb avant de se métisser progressivement vers le neuvième millénaire avant notre ère avec les populations capsiennes, ancêtres desBerbères modernes. Les premiers éléments découverts correspondant à cette période (Néolithique) datent d'environ 6 000 ans. Ceux-ci témoignent d'une sédentarisation déjà avancée ainsi que d'une maîtrise relative des techniques agricoles.

Maroc antique

Article détaillé : Liste des villes au Maroc fondées par les Phéniciens.Carte de la province romaine deMaurétanie Tingitane avec ses principales citésPortrait statuaire de Juba II, roi deMaurétanieStèle romaine de la cité de Banasadans le Gharb

À partir des années -3000 se développe au Maroc la culture campaniforme. Dès lors le Maroc entre dans l'âge du bronze et on assiste à la diffusion d'une céramique noire spécifique dont la présence est attestée dans un certain nombre de sépultures de la région rifaine.

À partir du xie siècle av. J.-C., les hardis commerçants phéniciens venus du Liban actuel atteignent les côtes marocaines et notamment la côte atlantique. Ils fondent de nombreux comptoirs qui serviront de bases à de nombreuses cités romaines puis arabes (dont les principaux furent Tingis et Lixus, actuelles Tanger et Larache). Au passage, c'est à cette période déjà que l'on date les toutes premières installations de populations juives au Maroc.

L'autonomie progressive de Carthage profite aux comptoirs phéniciens fondés sur les côtes marocaines dans la mesure où ils seront davantage mis en valeur du fait de la proximité relative avec la nouvelle capitale de l'empire punique. L'influence de la civilisation carthaginoise se fait grandement sentir auprès des populations indigènes dont l'organisation s'améliore parallèlement. Ainsi les tribus berbères se fédèrent progressivement, fondant des royaumes cohérents dont le premier sera le royaume de Maurétanie d'abord confiné dans le nord-ouest de l'actuel Maroc, et dont les souverains portent le titre d'aguellid à l'instar des rois de Numidie. Le sud du pays est peuplé par les Gétules et l'est par les Numides.

Du fait du soutien apporté par la Maurétanie à l'Empire romain lors de la destruction de Carthage, il se nouera une étroite amitié entre les deux États (d'où l'éviction du chef numide Jugurtha). Le roi Bocchus se voit même décerné le titre d'Ami de Rome par le Sénat romain et gagne l'estime du consul Caius Marius. Sous le règne de Juba II la Maurétanie devient un royaume vassal, réputé pour ses exportations de pourpre et de produits maritimes, assez riche pour produire sa propre monnaie d'or. Une brillante civilisation urbaine se développe, influencée à la fois par l'héritage carthaginois et par les courants artistiques provenant de la Grèce hellénistique et de l'Égypte alexandrine des Lagides. Ces influences du bassin oriental méditerranéen sont sans doute dues au mécénat de la propre épouse de Juba II, la reineCléopâtre Séléné, qui est la fille de Marc Antoine et de Cléopâtre VII. Une telle opulence attise la convoitise de Rome, dont Ptolémée de Maurétanie, fils et successeur de Juba II, va subir les conséquences.

Mosaïque romaine de Volubilisreprésentant Bacchus et Ariane

Au cours d'un déplacement à Lyon en Gaule romaine, le dernier roi maurétanien est tué sur ordre de l'empereur Caligula. Cet assassinat entraîne deux années de troubles (résistance menée contre les légions romaines par Aedemon un esclave affranchi de Ptolémée), une annexion de la Maurétanie (42 ap. J.-C.) que l'on désigne dès lors sous le nom de Maurétanie Tingitane pour sa partie occidentale, décrétée officiellement province impériale par Claude Ier. Seule la partie nord du Maroc actuel est effectivement sous contrôle romain, le reste du territoire étant aux mains de tribus indépendantes notamment gétules. Les Romains fondent des colonies prospères à Volubilis(non loin de l'actuelle Meknès), ainsi qu'à Banasa et à Thamusida dans la plaine du Gharb. Néanmoins la capitale administrative demeure Tingis, future Tanger, siège du procurateur, le gouverneur de la province, de rang militaire et appartenant à l'ordre équestre (chevalier romain). Une grande autonomie est accordée aux tribus les plus loyales de la province, notamment aux Baquates (comme en témoignent les fameuses tables de Banasa), mais la constante pression des peuplades méridionales puis les crises internes à l'Empire auront progressivement raison de la Maurétanie Tingitane. À la fin du iiie siècle sous le règne de Dioclétien la province est réduite à la région de Tingis et de Ceuta, à Sala (actuelle Salé) et aux Îles Purpuraires de Mogador.

Au cours de la période romaine, les cités, colonies et municipes de droit romain ou latin, se dotent de monuments civiques et utilitaires (temples, forums, basiliques, arcs de triomphe, thermes, et même théâtre à Lixus) et de résidences privées ornées d'œuvres d'art (sculptures, mosaïques) et destinées à l'élite maure romanisée. Les plaines cultivées sont partagées par l'aristocratie locale, qui s'enrichit notamment de l'exploitation de l'olivier dont l'huile extraite est exportée dans les provinces voisines et fait la richesse de la Maurétanie Tingitane. Les terrains de parcours plus lointains sont laissés aux tribus nomades ou semi-nomades. Les ports de Tingis et de Sala connaissent une intense activité commerciale16. Les autorités impériales recrutent des auxiliaires militaires parmi les Maures, destinés à servir notamment dans la cavalerie. Le plus célèbre d'entre eux, Lusius Quietus, issu d'une tribu des confins du Rif et du Moyen-Atlas, réalise une brillante carrière sous le règne de Trajan. Au nom de l'Empire, il combat les Daceset les Parthes, et conquiert l'Arménie, la Médie et la Babylonie, puis pacifie la Judée en proie aux révoltes anti-romaines. Le prestige de Lusius Quietus devient tel qu'il envisage de briguer la succession de Trajan avec l'appui d'une partie du Sénat de l'Empire romain, avant d'être éliminé par Hadrien.

En 429, les Vandales originaires de Germanie traversent le détroit de Gibraltar et débarquent à Tingis, mais dans leur course vers Carthage et l'Afrique proconculaire, ces envahisseurs ne contrôlent guère que le littoral méditerranéen de la Maurétanie, se désintéressant de l'intérieur des terres. Un siècle plus tard, les Byzantins commandés par le général Bélisaire, désireux d'anéantir le royaume vandale pacifieront une partie de l'ancienne province tingitane, désenclavant par la même occasion les tribus maures du reste du pays. Le gouvernement de Constantinople sous Justinien Ier crée dans le Nord marocain la province de Maurétanie Seconde, qui regroupe les cités de TangerCeutaLixus, ainsi que la préfecture espagnole de Bétique, l'ensemble étant administré par des comtes dépendant de l'Exarchat de Carthage. Cette occupation byzantine perpétuellement menacée par les Wisigoths d'Espagne au nord et par les Berbères au sud, va cependant subsister jusqu'à la conquête musulmane du Maghreb.

Rôle des tribus au cours de l'histoire du pays

Comme dans l'histoire de très nombreuses nations à travers le monde, aucune dynastie marocaine (des Idissides aux Alaouites) ne pourra s'imposer par elle-même. Toutes devront, pour étendre et asseoir leur influence géographique sur des périodes plus moins longues, passer des alliances (intéressées, religieuses, maritales, forcées, pacifiques ou négociées) avec les différentes autres tribus musulmanes et parfois juives du pays. L'islam sera le principal ciment entre les différentes tribus qui composent le royaume mais ses interprétations feront naitre des conflits. Le fait que certaines dynasties se soient réclamées chérifiennes ne sera pas un atout suffisant à leur persistance.

Le Maroc restera longtemps un pays fortement tribal cela même après l'indépendance du pays en 1956. C'est la raison pour laquelle, de nos jours encore, les représentants des différentes tribus du pays continuent à réitérer leur allégeance au Roi au cours de la fête annuelle du Trône. Compte tenu des dissensions familiales et des luttes de pouvoir au sein des différentes dynasties marocaines successives tous les membres (sans exception) de la famille royale sont également tenues de prêter allégeance au Roi. Cette fête du Trône a pour but de souder et de rappeler le lien entre le monarque et le peuple en particulier à des moments difficiles de l'histoire du pays.

De la conquête arabe aux troubles anarchiques

Article détaillé : Dynastie Idrisside.Mosquée de l'Université Al Quaraouiyine à Fès fondée sous le règne des Idrissides

En 649, débute la conquête du Maghreb par les troupes arabes. C'est 35 ans plus tard que ces troupes pénètrent véritablement dans le territoire marocain. Les tribus berbères installées aussi bien dans les contreforts montagneux de l'Atlas et du Rif que dans les fertiles plaines atlantiques soutiendront dans un premier temps les Byzantins installés sur les côtes méditerranéennes qu'ils préféreront aux Arabes notamment à cause d'erreurs diplomatiques. La destruction des installations byzantines aux alentours de l'an 700 aura finalement raison de la résistance berbère qui se convertira dès lors à l'islam apporté par les conquérants arabes.

Dès les débuts de la conquête musulmane du Maghreb, les Kharijites originellement basés en Irak envoient des représentants au Maghreb pour tenter de rallier les populations berbères. Les Berbères accoutumés au système de communauté égalitaire et supportant mal la domination arabe, finissent par trouver dans le kharijisme un redoutable moyen de contestation politique. En 739 Maysara, mandaté par les populations du Maghreb Al Aqsa, conduit à Damas une délégation auprès du calife Hicham pour présenter les doléances des Berbères : égalité dans le partage du butin et arrêt de la pratique qui consiste à éventrer les brebis pour obtenir la fourrure des fœtus (le mouton étant un élément essentiel de l'économie pastorale des tribus berbères)17.

Les plaintes parviennent au calife omeyyade qui ne donne pas suite, ce qui déclenche une insurrection à Tanger. Maysara s’empare de la ville, tue le gouverneur Omar Ibn Abdallah et se proclame calife. Il réussit à empêcher le débarquement d’une armée arabe envoyée d’Espagne. Le gouverneur d'Espagne Uqba ibn al-Hajjaj intervient en personne mais ne parvient pas à reprendre Tanger, tandis que Maysara s'empare du Souss dont il tue le gouverneur. Puis Maysara, se conduisant comme un tyran, est déposé et tué par les siens, et remplacé par Khalid ibn Hamid al-Zanati. Sous son commandement, les Berbères sont victorieux d’une armée arabe sur les bords du Chelif, au début de 74018.

Les troupes arabes ayant été battues, Hichām envoie des troupes de Syrie dirigées par le général Kulthum ibn Iyad. Elles sont battues par les Berbères sur les rive du Sebou en octobre 74118. Le gouverneur égyptien Handhala Ibn Safwan intervient à son tour et arrête les deux armées kharidjites au cours de deux batailles à Al-Qarn et à El-Asnam(actuelle Algérie) alors qu'elles menaçaient Kairouan (actuelle Tunisie) (printemps 742)19. Quand survient la chute des Omeyyades de Syrie (750), l'ouest de l'Empire échappe totalement au pouvoir central damascène. L'Espagne revient aux émirs omeyyades de Cordoue et le Maghreb se morcelle en plusieurs petits États indépendants (de 745 à 755).

L'histoire des Idrissides est indissociable de la personne d'Idriss Ier, descendant d'Ali et de Fatima, gendre et fille du prophète de l'islam Mahomet, qui fuyant les massacres dont était victime son entourage et sa famille vint se réfugier dans le Moyen Atlas, à Volubilis, ancienne cité romaine déchue. Obtenant l'aval des tribus locales, il fonda en 789 la ville de Fès dans la plaine du Saïss dont il fit la capitale de son nouveau royaume, le Maroc, proclamé en 791. Assassiné par un envoyé du calife Haroun ar-Rachid, son fils Idris II lui succède après une régence. Il étend sa capitale ainsi que son royaume et avance au-delà de Tlemcen, pris par son père dès 789 et assujettit de nombreuses tribus Zenata. Son successeur Mohammed fera construire la prestigieuse mosquée Quaraouiyine, une des toutes premières universités de l'Histoire. À cette période, Fès devient un des principaux centres intellectuels du monde arabe et attire d'éminents scientifiques et théologiens. Le royaume du Maroc étend régulièrement ses frontières mais se retrouve menacé par la puissante dynastie des Fatimides à l'est. Indiqués califes de Cordoue au début du xe siècle, les Idrissides subiront également au nord la pression des Omeyyades. En 985, lesFatimides et leurs vassaux d'Algérie poussent les Idrissides à se réfugier en Andalousie.

Dès le milieu du xe siècle, l'affaiblissement des Idrissides du fait non seulement des pressions externes mais surtout des dissensions internes entraine un regain d'activité des grandes tribus berbères qui fondent et conquièrent de nombreuses cités. Les états de Sijilmassa dans le sud et de Nekor dans le nord se maintiennent et gagnent de l'ampleur durant cette période.

Royaume des Berghouata (entre les viiie et xe siècles)

Article détaillé : Berghouata.

Les Barghawata (ou encore Barghwata ou Berghouata) forment un émirat berbère, appartenant au groupe de l'ethnie des Masmoudas. Après que les kharijites ont échoué dans leur rébellion au Maroc contre les califes de Damas, ils établissent (744 – 1058) un royaume dans la région de Tamesna sur les côtes de l’Atlantique entre Safi et Salé sous l’égide de Tarif al-Matghari20. La particularité de cet État est de créer une religion purement berbère, s'appuyant sur un livre saint inspiré du Coran, et dirigé par un gouvernement théocratique fixant les rituels d'un nouveau culte empruntant à la fois à l'islam, au judaïsme et aux antiques croyances locales. Les Barghwata maintiennent leur suprématie dans la région des plaines atlantiques durant quatre siècles, et entretiennent des relations diplomatiques et commerciales avec le califat omeyyade de Cordoue qui voit probablement en eux des alliés potentiels contre les Fatimides et leurs alliés zénètes. Il semble que sur les 29 tribus constitutives de ce royaume, douze aient adopté réellement la religion barghwata, les dix-sept autres étant restées fidèles au kharijisme21,http://fr.wikipedia.org/wiki/Maroc#cite_note-bri

المصدر: wikipedia

abdellah akli

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نشرت فى 30 نوفمبر 2014 بواسطة abdellahakli

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